M. Nicolas Tesla a accompli de formidables prouesses dans le
domaine des découvertes liées à l’électricité. Aujourd’hui, à l'aube du nouveau
siècle, il annonce au progrès qui étonnera le monde entier et éclipsera les
rêves les plus fous des scientifiques les plus visionnaires. Il a reçu une
communication, affirme-t-il, en provenance du vide sidéral : un appel des
habitants de Mars, de Vénus, ou de l’une de leurs planètes sœurs ! Et en outre,
des scientifiques connus comme Sir Norman Lockyer sont disposés à suivre M.
Tesla dans ses déductions renversantes. Il ne s’est pas contenté de découvrir
d’importants principes car la plupart de ses inventions sont opérationnelles :
notoirement, l'utilisation de la puissance titanesque des Chutes du Niagara et
la découverte d'un nouvel éclairage produit par un tube de vide. Il déclare
avoir résolu le problème des transmissions télégraphiques sans fil ni aucun
conducteur artificiel de quelque sorte, utilisant la Terre comme véhicule.
Grâce au même principe, il envisage d’envoyer des messages sous les océans, à
n’importe quelle distance autour du globe.
Les communications interplanétaires l'ont intéressé pendant des années, et il ne voit aucune raison nous empêchant de pouvoir converser bientôt avec Mars ou les autres planètes du système solaire qui pourraient héberger des êtres intelligents.
A la demande du Collier’s Weekly, M. Tesla présente ici un énoncé de ce qu'il espère accomplir et comment il pense pouvoir établir une communication avec d’autres planètes.
Collier’s Weekly, édition du 19 février 1901, pp. 4-5.
L'idée de communiquer avec les habitants d’autres mondes est
ancienne. Mais depuis des siècles, elle était perçue plutôt comme un rêve de
poète à jamais irréalisable. Mais l’invention du télescope et les améliorations
qui y furent apportées, permettant une connaissance élargie des cieux,
accompagnée des nombreuses découvertes scientifiques de la dernière partie du
XIXè siecle et du développement de la tendance poussant vers l’idéal de la
nature de Goethe, ont intensifié cette perspective à un tel point qu'il semble
qu’elle est destinée à devenir l’idée dominante du siècle qui vient juste de
débuter. Le désir d’en savoir plus sur nos voisins des immensités sidérales ne
résulte pas d’une curiosité déplacée ou d’une soif de connaissance, mais d’une
cause plus profonde, une sensation fermement enracinée dans le cœur de chaque
être capable de pensées.
D'où vient cette aspiration ? Qui sait ? Qui peut définir les limites de la subtilité des influences de la nature ? Peut-être, à condition de comprendre la complexité du mécanisme président au spectacle glorieux qui se déroule sous nos yeux, et de remonter le flux de ce désir, pourrions-nous en localiser la lointaine source au sein des vibrations attristées que la Terre initia lorsqu’elle se sépara de son parent céleste.
D'où vient cette aspiration ? Qui sait ? Qui peut définir les limites de la subtilité des influences de la nature ? Peut-être, à condition de comprendre la complexité du mécanisme président au spectacle glorieux qui se déroule sous nos yeux, et de remonter le flux de ce désir, pourrions-nous en localiser la lointaine source au sein des vibrations attristées que la Terre initia lorsqu’elle se sépara de son parent céleste.
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