Traduction du texte trouvé sur : http://americankabuki.blogspot.ca/2014/11/improv.html
Une histoire, par Sharon Teresa
Les personnages :
Le « proprio »
de « l’immeuble » : joué par le Créateur premier / la Source
Les producteurs :
les « divins » et certains E.T.
Le metteur en scène :
Pas certain qu’il y en ait un … Après tout, c’est supposé être une
improvisation
Machinistes :
la cabale
L’Humanité – les meilleurs
acteurs d’improvisation de l’Univers
Le public : « Tous
les autres »
Alors … un jour le proprio, en voyant un de ses immeubles inoccupé pensa : « J’aimerais faire quelque chose de vraiment différent dans cet espace. C’est
un magnifique immeuble et il mérite quelque chose de spécial ». Après
une évaluation et la constatation que toutes ses autres propriétés étaient
utilisées de façon prévisible, il se dit : « Peut-être devrais-je faire quelque chose d’imprévisible
avec cet immeuble. Peut-être faire de l’improvisation ! »
Il a adoré cette idée et a rapidement commencé à attirer des Producteurs.
Il leur a fait part de sa vision … ce sera une pièce improvisée, où les acteurs
seront les meilleurs des meilleurs. La pièce aura comme thème la Dualité et il
y aura le libre arbitre. Un des Producteurs suggéra que les acteurs aient une
amnésie temporaire, pour rendre les choses plus intéressantes. Le proprio acquiesça
… mais à une condition. « Pas de
problèmes » répondirent les Producteurs. (Clin d’œil).
Les Producteurs s’en allèrent formuler leur plan et le Proprio, avec un
sourire pensif mais intentionnel, plaça secrètement une Pierre, sous le
plancher du futur théâtre …
Alors, le théâtre fut créé. Premièrement, une scène magnifique, avec une
abondance d’images, de sons, de goûts, de parfums et de textures. Quelque chose
de magnifique à contempler. Les toiles de fond furent créées par les meilleurs
artisans disponibles et les ouvertures du Rideau furent nombreuses et
judicieusement cachées, permettant aux machinistes d’interagir avec les Acteurs,
sans qu’ils le sachent vraiment. L’arrière-scène était bien garnie en costumes
et décors. Les sièges du théâtre étaient confortables, du premier rang jusqu’aux
balcons. Des machinistes furent engagés, les Acteurs passèrent une audition et
furent choisis, chacun recevant les paramètres de la « pièce » -
lumière /obscurité, bon / mauvais, nuit / jour, masculin / féminin etc. Les
Acteurs reçurent l’information de suivre leur cœur et de changer de rôle si le cœur
leur en disait. Et, puisque le libre arbitre était présent, ils pouvaient faire
tout ce qu’ils désiraient. O.K. dirent les Acteurs. Ils se sont décidés sur le
nombre d’actes auxquelles ils participeraient et se donnèrent une dernière
accolade … meilleurs amis … tout sourire. Ensuite, avec leur permission, l’amnésie
s’installa.
Les Producteurs furent pris de
vertiges par leur renommée instantanée. Ils prirent tout le mérite de la pièce,
même si c’était de l’improvisation. Tout le monde pensait qu’ils devaient en
recevoir les mérites, même si ce sont les Acteurs qui créaient la pièce. Et les
Acteurs étaient magnifiques ! Ils avaient une âme, de l’amour – malgré leur
amnésie. Même si la pièce a commencé dans la polarité, les Acteurs continuaient
à dériver vers le centre … la coopération … la beauté. Ces choses se trouvant
dans tous les royaumes, le public a commencé à s’étioler. Les Producteurs,
maintenant accros à la renommée, se demandèrent quoi faire pour remédier à la
situation. Ils décidèrent de soudoyer quelques machinistes pour truquer la
pièce.
Les machinistes aidèrent alors, secrètement, les Acteurs qui jouaient un
rôle négatif et tourmentaient tout Acteur jouant un rôle positif. Et la pièce
devint « excitante » à nouveau, enfin, pour les Producteurs et le
public. Pour les Acteurs ? Pas tellement. En fait, ils commençaient à être
confus. Pourquoi la résolution était-elle devenue si difficile ? Pourquoi l’amour
n’est-il jamais essayé ou la paix jamais offerte ? Pourquoi toute la beauté
a-t-elle été souillée ? À quel moment le dernier chant d’oiseau a-t-il été
éliminé parmi tout ce bruit mécanique ? Pourquoi les nuages, si beaux et si
blancs au départ, sont-ils devenus filandreux et insipides ? Pourquoi le haut
est-il devenu le bas et le bas est devenu le haut ? Et le bien est devenu le
mal et le mal est devenu le bien ? Et pourquoi suis-je tellement fatigué,
pourquoi ne puis-je pas trouver la paix et la tranquillité, pour me reposer,
recouvrer la santé et guérir ?
C’était vraiment très déroutant.
Alors, quelques Acteurs ont commencé à pleurer de désespoir – et le
Proprio les a entendus. Et il a commencé à réfléchir …
Un jour, il visita la scène, presque vide et vit une fille qui pleurait,
toute seule. Il s’est assis près d’elle et lui demanda la raison de ses pleurs.
Elle lui partagea ses frustrations, sa fatigue, sa douleur. Le proprio lui
demanda si les autres Acteurs ressentaient la même chose et elle lui dit que …
Oui! De nombreux, nombreux autres. Des Acteurs s’approchèrent, sortant de l’ombre
et écoutèrent la conversation. Ils affirmèrent leur misère … Et l’un d’eux prononça
les Mots qui veulent dire Tout.
Il dit : « J’ai vu un
machiniste faire volontairement trébucher un Acteur travaillant du côté de la
lumière ». Les yeux du proprio se voilèrent pour une fraction de
seconde puis s’éclaircirent.
Il demanda au jeune homme : «
Que ressens-tu face à cela ? »
« Cela n’est pas juste, d’avoir
une pièce truquée ».
Et le Proprio acquiesça et sourit au groupe assemblé, qui avait alors
augmenté jusqu’à rassembler une grande partie des Acteurs. Il leur dit « : Vous avez raison. Cela n’est pas
juste. Mais ça le sera. » Il se leva alors et dit aux Acteurs de
tenir bon. En se dirigeant vers la porte il leur dit « : Oh … en passant … Est-ce que je vous ai déjà dit que vous
avez tous été choisi depuis le départ ? Vous voyez, la scénographe, une beauté appelée
Gaia vous a observé de toute éternité ! Elle a trié sur le volet chacun de vous
pour cette pièce. Cela m’a fait plaisir de la laisser choisir les Acteurs et je
suis encore très satisfait de vous tous. Je vous aime. Et tout cela …
(étendant sa main sur tout le théâtre) deviendra
très clair. »
Alors les Acteurs continuèrent de jouer, mais ils avaient un sentiment
croissant d’excitation, d’anticipation.
Les Producteurs, maintenant totalement perdus dans l’illusion qu’ils
avaient créée, commencèrent à pousser encore plus loin. Ils offrirent de plus
en plus de choses aux machinistes, afin de créer de plus en plus de misère aux
Acteurs. Les Producteurs et les machinistes commencèrent à étudier les Acteurs
et découvrirent que lorsqu’ils retournaient leur amour d’eux-mêmes contre les
Acteurs, cela créait un plus grand drame émotionnel ! Alors, ils créèrent des
vaccins et des aliments qui rendent obèses et ils empoisonnèrent l’air et l’eau
et ils mentirent aux Acteurs à propos de la nature des « menaces » et
d’où venaient ces « menaces », afin que les Acteurs, voulant protéger
leurs êtres chers, agissent inefficacement – en fait, ils agissaient de façon
dangereuse – ce qui les faisait souffrir. Oh … Combien les Producteurs avaient
de plaisir ! Et les machinistes ! …
Mais … quelque chose a commencé à se passer …
Le public a commencé à ressentir du dégoût. Il commença à réaliser la
nature pathétique de ce qu’il voyait. Ce n’est pas de la réelle improvisation,
disait le public. Ce n’est pas de l’improvisation du tout ! C’est une pièce
inventée, qui lie les mains des Acteurs et la seule chose qui se joue, c’est la
vision limitée, immature, en fait même psychopathe, des Producteurs ! Et le
public commença à se plaindre au Proprio. Est-ce que cela est sa vision ? Il répondit que non. Alors, « Faites quelque chose ! »,
lui dirent-ils. Le proprio sourit et dit qu’il ferait quelque chose.
Et les Pierres sourirent avec lui.
Alors, le Proprio débuta des conversations avec les Producteurs, posant
de nombreuses questions. Les Producteurs jurèrent qu’ils ne faisaient aucun
tort. Oui, ils mentaient bien aux Acteurs au sujet de contrats inexistants,
mais … bon … ils sont amnésiques, alors … ce qu’ils ne savent pas ne peut leur
faire de tort ! « Cela rend les
choses tellement plus faciles pour nous ! », dirent-ils. « Et c’est une bonne chose, non ? Après tout. Ce
ne sont que des Acteurs ! Des moins que rien, non ? Un peu comme des animaux de
compagnie, vous savez ? Et nous leur avons donné toute cette grande moralité,
vous savez … Des choses qu’ils n’ont pas à trouver par eux-mêmes. » Et
le Proprio leur demanda de préciser cela. Ils répondirent : « … Ne fais pas aux autres …
récoltes ce que tu sèmes … des babioles comme ça … Rien d’important en quoi
nous devons croire, mais faire en sorte que les Acteurs s’en préoccupent a été
très divertissant ! … Et rendre les « récompenses » si minimes,
comparées aux « punitions » a été génial ! On a donné le nom de « karma »
à cela » … et ils se roulèrent sur le sol, tordus de rires.
Le Proprio sourit. Et les Pierres sourirent avec lui.
Dans l’acte suivant, nous voyons que les Producteurs sont légèrement
vexés. Quelqu’un a engagé de nouveaux machinistes ! Quoi ? Il en reste un peu
des anciens, mais ces derniers refusent de regarder les Producteurs dans les
yeux et les Producteurs réalisent qu’il se passe quelque chose. L’acte débute,
mais les choses sont différentes maintenant. Tout est juste. Tout est vraiment
de l’improvisation. Les Acteurs, avec leur âme et leur cœur, trouvent
facilement le centre et la réconciliation. Le public fait une ovation debout,
enchanté et admiratif, les applaudissements réveillant alors les Acteurs de
leur amnésie, regardant autour d’eux, stupéfaits. Les producteurs accourent sur
scène, criant que ce n’est pas ce qu’ils avaient l’intention de faire ! « Arrêtez ceci ! Arrêtez ceci ! »
Mais les applaudissements sont de plus en plus forts et les Acteurs font leur
salut au public, leurs sourires éclairant leurs visages soulagés.
Alors, soudainement le Proprio apparaît. Il lève les mains pour demander
le silence et se tourna vers les Acteurs.
« Je vous aime et je vous apprécie
plus que vous ne l’avez jamais su. Vous avez inspiré tellement de respect en
moi, que j’en suis bouleversé. Vous avez démontré, encore et encore, le
meilleur de ce que nous avons. L’amour. La coopération. L’appréciation de la
beauté. Vous avez fait en sorte que je suis très fier de ce théâtre. » À
ce moment-là, un Ange géant se présenta, portant une énorme masse. Il se rendit
au centre de la scène et tout le monde se recula. Le proprio se tourna vers les
Acteurs et leur fit un grand sourire. Il se tourna vers le public et lui
sourit. Il se tourna vers les Producteurs, leur fit un geste presqu’imperceptible
de la tête, leur fit un sourire triste et leur dit : « Maintenant, je vais détruire cette scène ».
Tout le monde resta bouche bée et plusieurs demandèrent : « Pourquoi? »
« Premièrement, parce que
cette pièce, en particulier, est terminée et, en fait, ne sera plus jamais
jouée. Alors, nous devrions avoir une nouvelle scène, non ? »
Plusieurs personnes furent d’accord avec cette logique. « Et deuxièmement, je dois révéler sur quoi est construite cette
scène ».
Il fit un signe à l’Ange qui éleva alors la masse au-dessus de sa tête
et frappa le centre de la scène, faisant éclater le bois en milles morceaux,
révélant la Pierre. Un long murmure parcourut la salle et l’Ange souleva la
Pierre et la tendit, avec révérence au Proprio. Ce dernier la prît dans ses
mains et la montra au public, aux Acteurs, à tout le monde. « Il a été
incrusté dans la Pierre que tous ceux qui viennent dans ce théâtre sont liés
par ces Lois – tout le monde. Acteurs, machinistes, Producteurs et même le
public, tout le monde est lié par ces Lois. Vous voyez, ce n’est pas seulement
un théâtre pour les Acteurs. Ce n’était pas une école pour eux. C’était une école
pour tout le monde ! Se tournant vers le public, il dit : « Si cela ne vous dérange pas, j’aimerais
que vous quittiez le théâtre maintenant. Merci. » Le public se leva,
il y eu des remerciements et le public quitta le théâtre. Il se tourna ensuite vers ceux qui étaient sur
scène et soupira.
« C’était vraiment une
improvisation, mais la partie de l’improvisation n’a été valide que pour ceux
qui n’étaient pas amnésiques ». Les Producteurs commencèrent à
se sentir un peu inconfortables. Ils se regardèrent, mais personne n’avait de
réponses. Ils regardèrent le Proprio et celui-ci avait une touche de tristesse
dans son visage, mais pas beaucoup. Il leur dit : « Je vais bâtir un autre théâtre pour vous, de l’autre côté de la
ville. Vous lui donnerez le nom que vous voulez et vous en ferez ce que vous
voudrez, mais les pièces ne seront jouées que par ceux qui veulent manipuler
les autres par des mensonges et de la tromperie et qui traitent les autres
comme de vulgaires objets. C’est la réalité que vous avez demandé, utilisant
votre libre arbitre. Et … oui … oui
vous êtes liés par ces lois. C’est la condition que j’ai demandé, mais
vous ne m’avez jamais demandé quelle était cette condition, n’est-ce pas ? »
Il fit un signe à quelqu’un à l’arrière-scène et plusieurs Anges, avec une
armure, apparurent. « Ils vous escorteront
à votre nouveau théâtre et s’assureront que vous y resterez ».
Après leur départ, il se tourna vers les Acteurs bienaimés. « Je suis désolé pour le bris de cette
scène, mais j’ai déjà contacté Gaia et elle a produit quelque chose qui est
encore plus magnifique, plus enchanteur que l’original. Que diriez-vous de
faire une improvisation, vous et moi ? Juste vous et moi ? Pas de producteurs,
pas de machinistes, pas d’amnésie … juste vous et moi … créant la plus grande
improvisation jamais vue ? »
Alors … c’est parti !
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