Je m’assois dans le fauteuil et
c’est le silence, quel que soit le nombre de personnes devant moi. Je l’ai fait
dans des auditoriums remplis, dans la cambrousse et à l’intérieur d’un cercle
restreint. J’ai alors le sentiment d’être sur le point de traverser un pont, et
il y a toujours une hésitation. Puis, je me sens entrer dans une indescriptible
brume de réalité. Oh, on peut apprendre à canaliser, mais personne ne peut vous
enseigner ce que je suis sur le pont de sentir et de voir. La brume, c’est là
que se trouve l’amour, et c’est un lieu où l’on veut rester. L’esprit tridimensionnel
n’y est pas préparé, et il m’a fallu plus d’une décennie pour arriver à cette
pureté, à cet espace où je suis suspendu entre ce que je sais dans la troisième
dimension et ce que je « sais » en tant qu’enfant de Dieu.
Comment expliquer la
transformation dimensionnelle de chaque cellule qui reçoit un murmure ?
Lorsque je suis en mode canalisation, ma structure cellulaire change – oh, quel
sentiment ! Je garde les yeux fermés, mais soudain je n’ai plus d’yeux.
D’autres peuvent canaliser les yeux ouverts. Pas moi.
L’Esprit a enlevé les
filtres de la troisième dimension et m’a retiré de ma réalité, mais je suis
encore dans mon corps. Personne ne peut m’enseigner cela. Il n’y a pas moyen
d’enseigner cette connexion à un état de pureté et de laisser derrière soi tout
ce qu’on a appris. On ne peut enseigner comment regarder qu’un côté de la
dualité. On a quitté la rive et on regarde en arrière l’essence même de
l’humanisme, qui ne nous concerne plus.
Lecteur, considère cela
avec quiétude. Là où je suis, il n’y a aucun son. Il y a le sentiment d’une
sorte de brise, d’un souffle, d’un murmure. Il y a un message que je ne peux
déchiffrer, et pourtant j’y arrive. C’est une voix familière qui parle en une
langue que je connais très bien mais que je ne peux me rappeler. Je ne suis pas
encore en train de canaliser, ou peut-être que si. Il n’y a aucune référence
temporelle, et je sens la grandeur d’autre chose. Qu’est-ce que c’est ?
Quel aspect de moi suis-je sur le point de rencontrer ?
« Qui est
là » ?
Le message es transmis
d’un seul coup, sans aucun son, à mes cellules. Suis-je encore en train de
parler dans le fauteuil ? Quelle importance ? vais-je retourner à ma
réalité ? Quelle importance ? Soudainement, j’entends une voix ;
elle est coupée de la réalité, mais c’est la voix de Lee ; Elle paraît
étrange, puisque ce n’est que l’une de mes nombreuses voix. Mon Akash résonne
avec la vérité de ce qui se passe, et la voix qui murmure prend de la force.
« Salutations, très chers. Je suis Kryeon, du Service magnétique ».
Se peut-il que je ne
sois qu’au début ? Je suis dans la brume depuis longtemps. Je sais où je
suis. J’y suis déjà allé maintes fois. Devrais-je avoir peur ? C’est le
chemin que nous finissons tous par prendre pour arriver à la lumière ;
Beaucoup sont venus ici en route vers un autre endroit. Je le sais. Lorsque
nous poussons notre dernier soupir, c’est là que nous allons ; Nous vivons
une suspension de tout ce qui est réel ou qui l’a déjà été. Le murmure du vent
commence à nous guider sur un chemin de lumière. Mais dans mon cas, il n’y a
pas de chemin, car j’ai accepté d’entrer et de sortir. En fait, c’est une sorte
de chemin où je m’arrête et j’attends.
Je sens l’humanité
devant moi dans la salle, mais ce que je sens c’est leur Akash, et non leur
corps physique ; Lee parle. J’écoute et je me rappelle ; c’est mon
accord avec Kryeon. Je ne suis pas ailleurs. Je suis ici avec Lee. Mais<…
oh, cette voix qui murmure « Je ne veux plus jamais partir.
Beaucoup sont arrivés
ici alors qu’ils se rendaient ailleurs. Certains nient cette réalité. Certains
ont l’impression d’être morts. Certains sont effrayés, mais la plupart sont
très paisibles. C’est une voie à sens unique, et la brise souffle en direction
de la lumière. Certains vont au bord d e la lumière, et en reviennent. Mais
après avoir entendu la voix de ce vent, vous n’êtres jamais le même.
Qu’arrive-t-il aux humains qui ont entrepris un voyage dans lequel la réalité
de leur situation est plus forte que ce qu’ils connaissent de la réalité
humaine ? Comment est-ce possible ? La réponse, c’est qu’ils aspirent
au lieu « réel », même après être revenus dans leur corps. Personne
ne peut vous convaincre du contraire, car vous l’avez vécu et vous savez que
c’est « la ». Vous avez ressenti la réalité de votre place dans l’Univers,
et la vie humaine devient un simple détour.
Depuis des années,
j’ai effleuré le visage du vent, mais ce n’est qu’au cours des quatre dernières
années que Kryeon m’a permis d’y rester, de le sentir, de l’écouter, et d’être
absorbé par lui. La brume s’épaissit, mais je ne la crains pas. Je
pratique cela depuis deux décennies et maintenant je sais que je peux
revenir en arrière. Il n’y a jamais de peur. Jamais. Lee continue de parler, et
d’une façon ou d’une autre, je continue d’avoir connaissance de tout cela. Le
message maintenant livré aux humains est très élémentaire. C’est l’ABC d’un
alphabet quantique infini. Comment le décrire ? C’est un langage qui
semble être le souffle même de Dieu. Il devient ma nourriture et ma force, le
cœur de tout ce qui est. Je veux rester ici. Tout va bien, ici.
Kryeon sait quand
s’arrêter. Beaucoup peuvent canaliser pendant des heures, mais pas moi. La
plupart des canalisations de Kyeon durent moins d’une heure, parfois beaucoup
moins longtemps. Pourquoi ? C’est la limite de ma capacité de rester dans
le vent sans céder aux murmures qui me disent que je suis « à la
maison ». Mes ancêtres sont ici. Plus je reste longtemps, plus la brume se
dissipe. Je vois qui je suis et qui j’ai été. Mon ADN s’élargit pour me laisser
« voir » le caractère grandiose de mon périple. Ceux qui ont semé les
graines en moi commencent à apparaître.
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