Le dépouillement continue et
il semble que ce soit au niveau de l’expression, de la parole et des pensées
qu’un allégement s’opère. Il y a comme une lassitude à raconter ma vie, une
envie de changer la forme, de sortir définitivement de l’état de victime par
exemple en réécrivant la rubrique « qui je suis ». D’un côté je me
dis que laisser le texte en l’état continue de nourrir le passé mais de
l’autre, le contraste entre le passé et le présent parle de lui-même, c'est une
façon de démontrer la puissance de la foi, de l’intention. Comme je suis
partagée, j’attends de sentir les choses et laisse de côté les réflexions à ce
sujet.
Je pressens un changement profond mais je ne vois pas encore comment celui-ci se réalisera.
Une fois de plus, je m’en
remets au divin et me contente de maintenir vivante ma foi en l’humain divin.
Les mots, les concepts m’apparaissent bien légers pour décrire l’indescriptible
et c’est un peu frustrant.
La phase de nettoyage semble
sans fin et cette impression est à accueillir avec tendresse afin de garder le
cœur ouvert et de sentir l’étincelle intérieure qui illustre l’espoir d’une
issue favorable à ce lessivage en profondeur. Peut-être qu’il me faut
l’accompagner par des gestes au quotidien, par le nettoyage de mon lieu de vie.
Le tri que je repousse toujours est à effectuer maintenant semble-t-il.
On a tendance à accumuler des
objets en se disant que ça servira un jour mais en fait on se retrouve avec une
quincaillerie qui ne bouge pas d’un iota. Comme la peur de manquer est encore
active, évidemment, quand on se décide à jeter enfin quelque chose, peu de
temps après, on regrette parce que là, on en aurait eu besoin !
Même si tout commence par les
pensées, ce qui veut dire que pour modifier une croyance, changer de point de
vue, il est nécessaire de s’observer afin de déceler les blocages, les peurs
qui sous tendent et nourrissent une croyance, poser des actes est aussi
important. Il faut que la nouvelle croyance soit appliquée dans la vie de tous
les jours et par exemple la peur de ne pas être à la hauteur appellera des
situations où il faudra avoir de l’audace. Il y a d’une part l’accueil de
l’émotion qui allège le corps émotionnel, stabilise l’énergie et facilite la
compréhension mentale puis il faut casser l’habitude, le geste instinctif pour
le remplacer par un geste conscient. On peut commencer par se contenter
d’observer le comportement sans jugement et ainsi changer sa vision sur la
situation afin de l’alléger de sa charge énergétique puis rester en mode
réceptif pour recevoir l’inspiration. C’est cette voie que j’ai choisie
délaissant déjà le réflexe conditionné du jugement pour voir avec les yeux du
cœur.
Cette phase est essentielle
pour sortir des schémas inconscients et au lieu de prendre les choses au niveau
matériel d’abord, je nettoie les pensées puisqu’elles sont à l’origine de toute
croyance. Je prends toujours la dépendance aux cachets comme exemple parce que
ce geste est celui qui reste conditionné par la peur et le jugement. Derrière
celui-ci, il y a beaucoup de croyances à libérer et une d’entre elles, c’est
que je serais mieux une fois que j’en serais délivrée. Puis une autre que j’ai
déjà repérée mais dont j’ai bien du mal à me défaire, c’est celle de devenir
autonome financièrement. Je suis issue d’une lignée de femmes indépendantes
mais comme elles ont vécu cela dans la frustration, dans un déséquilibre
masculin/féminin, dans la souffrance à cause de la pression qu’elles se
collaient, il me faut libérer toutes ces énergies basées sur le rapport de
force, la peur du manque, le sens du devoir, la peur du qu’en dira-t-on…
Plus ça va plus je me dis que
nous vivons une étape de déconstruction et que celle-ci nécessite une longue
période d’introspection, d’attention et de lâcher prise. Pour cette raison,
l’idée d’un rassemblement me semble prématurée. D’autant que les personnages
intérieurs, vont tout faire pour distraire la personnalité, l’amener à regarder
à l’extérieur pour éviter le face à face tant redouté. Et comme la parade,
c'est de se coller un masque...Même en connaissant le principe du miroir, il
faut déjà être capable de prendre du recul sur les situations et faire la part
des choses pour éviter de tomber dans l’accusation, la déresponsabilisation.
Dans tout conflit on commence
par chercher les défauts de l’autre pour conforter sa position, légitimer ses
choix. Si on est conscient des jeux de rôles, victime/bourreau/sauveur, on va
inévitablement commencer par se situer et si on sait prendre du recul, on
s’extraira de ce triangle. Vient ensuite la phase d’acceptation qui permet de
mettre tout à plat. Mais même là, le risque de juger, de se juger, de se
justifier, d’argumenter, est encore présent tant que la personnalité se
désagrège.
Il y a une perte de repères qui peut ramener aux anciens modes de fonctionnement. Tant qu’on cherche à avoir raison, c’est qu’on doute de soi, qu’on ignore ses vrais besoins. Il me semble nécessaire de faire du mouvement de recul, un réflexe conditionné avant de pouvoir rencontrer d’autres êtres en toute transparence. Après, tout dépend aussi de l’objectif du groupe.
Lire la suite ici : http://lydiouze.blogspot.fr/2014/09/au-bon-endroit-au-bon-moment.html