On n’est là que pour comprendre pourquoi on n’est pas toujours ce qu’on voudrait ou devrait être. On n’est là que pour comprendre ce que c’est que soi, vraiment. Et pourquoi cela nous échappe, pourquoi on est en devenir.
Si être allait de soi, on ne s’en apercevrait pas. Ressentir l’Etre c’est s’interroger. Ce qui irait de soi c’est l’absence absolue. Le néant. Pourquoi être à la place de rien ? Ressentir l’existence c’est chercher. Et à cause de cela, « Expliquer c’est soigner ». Evoluer c’est guérir. Guérir cette existence où la paix est toujours à construire, en nous et à l’extérieur de nous.
La Psychologie sert en principe à cela. Mais elle ne le peut pas. Car comme bien d’autres arts thérapeutiques, elle se place au niveau des symptômes. Pas des causes.
Les causes, vous n’en doutez plus j’espère, sont métaphysiques et inconscientes.
Rien de ce qui est physique ne peut être la cause de quoi que ce soit. On l’a déjà démontré, on le démontrera encore, car c’est la seule voie de la libération par rapport aux apparences vécues dont on croit généralement dépendre, alors qu’on en est créateur.
La première pierre de la guérison est l’identification à la Nécessité de l’infini (ou néant), et non pas aux limites auxquelles on est habitué. Autrement dit à la poursuite du But, et si je manifeste un but, je suis un mouvement perpétuel. Pas un ego, pas « quelque chose » de délimité une fois pour toutes. Je suis l’Eternel qui transcende tous mes egos de chaque instant.
Lorsque je me pose la question causale « est-ce que je peux avoir conscience de quelque chose qui ne soit pas DANS ma conscience », je me mets enfin sur la voie. Car une fois que j’ai répondu « non » (naturellement, il n’y a pas d’autre réponse possible), je commence à comprendre que ce que je suis, la conscience, contient mon univers « extérieur », qui est sa forme, et qu’évidemment il n’y a rien d’autre. Même si chacun est un univers différent, il n’y a pas plusieurs principes de conscience. Là où est JE, là est la source. Nous ne sommes pas plusieurs esprits ayant conscience d’un univers mais UN SEUL ESPRIT AYANT CONSCIENCE D’UNE MULTITUDE D’UNIVERS, tous différents. Je suis donc appelé à reconnaître mon infinité virtuelle, car il ne peut y avoir quelque chose qui limite le Tout, sinon ce n’est pas le Tout. Dire « je suis », c’est être LA conscience. Certainement pas le corps ou la personnalité qui sont contenus dedans au même titre que mon univers vécu.
Là commence soit la folie, soit la guérison. Tout dépend de la puissance du désir d’être vrai, de la non-peur, de l’acceptation du fait que, puisque je suis la seule conscience de mon univers, forcément, c’est « moi » qui en ai la clé et la connaissance intégrale.
Mais ce que je suis n’est pas infini, puisque ma conscience a une multitude de formes universelles, donc limitée. Elle n’est pas sans forme. Si elle était sans forme, on pourrait se dire qu’elle est infinie, mais en réalité, être infini, cela n’a pas de sens.
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