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mardi 3 juin 2014

La Voie chamanique du Guerrier



Publié le 2 juin 2014 par Le Passeur

Leonora Carrington 


Nous rêvons tous une illusion vécue comme une réalité bien tangible, dans laquelle nous sommes plus ou moins impliqués, plus ou moins adhérents aux jeux que nous y créons à chaque instant, où une multitude d’influences – de flux créateurs – s’interpénètrent sans cesse, faisant évoluer les jeux et les multiples sous-ensemble de l’ensemble – la matrice elle-même. En ce rêve partagé nous expérimentons l’infinie variété de toutes les facettes que nous propose notre enveloppe, de son corps de matière dense à ses corps énergétiques et par les combinaisons chimiques, lumineuses et électromagnétiques de la palette psycho-émotionnelle de sa psyché.

Nous expérimentons tout cela afin de nous connaître pleinement en cette enveloppe afin de la faire évoluer et d’acquérir toujours plus de connaissance sur les possibilités que la Vie, ce grand mystère né d’un mystère plus grand encore, nous offre. Nous avons accepté toutes les déclinaisons de la Vie, nous nous sommes fragmentés dans le flux multiplicateur de ses fractales par le souffle de sa respiration, nous avons été son ressac, nous avons été l’Eau qui se jette sur le rocher, ses gouttelettes expulsées du connu, elles-mêmes milliards de gouttes portées en embruns par le vent de l’Air. Et nous avons parfois trouvé la Terre, parfois trouvé le Feu. Et tout toujours nous a transformé vers encore plus d’inconnu.

La voie de la Connaissance est ainsi faite et nous l’avons épousée par Amour de nous-mêmes, de nous tous, car nous-mêmes ne sommes que nous tous. Nous avons cette faculté naturelle d’être ce vers quoi nous tournons notre attention. Mais dans les jeux croisés du rêve que nous partageons ici, nous l’avons oublié. Profondément oublié. Nous nous sommes enfouis si loin dans l’illusion que nous avons perdu notre reliance à toute chose – à tout être – existant en tous les univers, eux-mêmes fractales les uns des autres. Une reliance qui lorsqu’on y accède nous offre la fulgurance du Tout que nous sommes et de notre absence d’identité telle que nous la concevons ici-bas. L’aperçu de cette reliance omniprésente à travers la duplication exponentielle de la Vie au sein de l’infinité, offre une vision de l’Existant qui est au-delà de ce que nous pouvons concevoir dans notre expérience présente. Dans l’infinité de ses ramifications, elle est même au-delà de ce que peuvent intégrer les formes de vie les plus évoluées, mais celles-ci en revanche ne s’y perdent pas et la vivent harmonieusement, parce qu’elles sont dans l’Amour. De l’Existant le plus microscopique à l’Existant le plus macroscopique, l’Amour est la clé qui ouvre les portes de toutes les cages expérimentales, même des plus belles, dont on pourrait penser, de notre point de vue terrestre, qu’elles sont déjà des paradis.