Le flou quantique est-il en train de brouiller la frontière
qui semblait pourtant étanche entre science physique et parapsychologie ? La
physique quantique pourrait être à même de fournir un cadre explicatif aux
résultats enregistrés depuis plusieurs décennies.
En physique quantique, les équations décrivent un univers de
possibilités latentes qui ne se sont pas encore manifestées dans le monde
sensible. Selon l’interprétation la plus consensuelle, les caractéristiques de
l’objet réel ne « naissent » qu’une fois réalisées les mesures permettant de
les mettre en évidence. Autrement dit, l’objet réel reste suspendu dans un flou
de potentialités tant que personne n’a décidé de le voir, le toucher, le
mesurer. L’expérience sensible – d’un expérimentateur qui regarde un cadran
d’appareil dans un laboratoire, ou de quiconque interagit avec son
environnement grâce à ses sens – « force » l’univers, par nature riche de
potentialités mais hésitant, à se décider.
De nombreux objets quantiques, en électronique par exemple, manifestent ces superpositions d’états dans lesquels l’objet reste tant qu’une mesure n’est pas effectuée. Cet indéterminisme intrinsèque ouvre de passionnantes perspectives.
De nombreux objets quantiques, en électronique par exemple, manifestent ces superpositions d’états dans lesquels l’objet reste tant qu’une mesure n’est pas effectuée. Cet indéterminisme intrinsèque ouvre de passionnantes perspectives.
Des systèmes sensibles à l’influence psychique ?
En effet, on peut imaginer que des systèmes en état quantique, pouvant basculer dans un niveau ou dans l’autre, seront très sensibles à toute perturbation extérieure. Cette perturbation pourrait-elle être d’origine psychique ? Ceci reste une hypothèse à démontrer, mais elle est accréditée par de nombreux témoignages et par des études scientifiques menées avec grande rigueur sur la psychokinèse (1). Il est intéressant de constater qu’en matière de recherches parapsychologiques, un nombre croissant d’expériences utilise justement des systèmes foncièrement aléatoires, afin de mettre en évidence de façon claire et statistiquement analysable, des effets mesurables de l’intention. Sont utilisés par exemple des générateurs de nombres aléatoires (GNA), ou des sources radioactives (2). Dans les années 30, lorsque Joseph Rhine étudiait à l’université de Duke la perception extra-sensorielle (ESP) en faisant lancer des dés par une machine, une étude sur la contrepartie PK – le sujet « devinant » le résultat des lancers pouvait-il aussi « influencer » ce résultat à son insu ? – portant sur 500 000 essais, sembla concluante (3). La nature fondamentalement indéterministe d’un système quantique, suspendu dans la superposition de ses potentialités, avec pour chacune une probabilité de se produire qu’on peut calculer, le rend tout désigné pour ce type d’expérience. A telle enseigne d’ailleurs que plusieurs entreprises high-tech (4) impliquées dans les télécommunications ou les interfaces homme-machine, ont subventionné des recherches sur l’influence mentale sur des composants électroniques de type GNA, depuis plusieurs décennies. Ce type de recherche a été spectaculairement développé par Robert Jahn et ses collègues du Princeton Engineering Anomalies Research (PEAR) (5).
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