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dimanche 8 septembre 2013

Dans les derniers recoins de notre humanité

Nicholas RoerichPar le Passeur.

Me voilà donc de retour sur l’onde au terme d’une exploration de quelques mois en mon humanité. Comme beaucoup en ce moment, j’ai donné un coup de pied dans la fourmilière de ma vie mû par l’irrésistible désir de mon âme d’évoluer au-delà de mes acquis ou devrais-je dire de l’illusion de mes acquis. Car n’oublions pas que nos vérités sont toujours des croyances éphémères, en science comme en spiritualité, qui ne demeurent que jusqu’au moment où l’expérience nous ouvre une nouvelle porte.

Cette épée dont j’avais parlé dans mon dernier article, cette vérité que nous poursuivons indiciblement dans les méandres de nos vies, cette vérité que dans la sincérité de notre engagement nous appelons à nous, exige d’avoir le courage de tout remettre en question de la surface aux tréfonds de notre être, de notre vie. Comme je l’avais alors dit, l’épée tranche, mais aussi guérit.

La guérison ne peut se faire que dans l’engagement absolu et courageux d’aller tout voir en soi, dans la volonté de transmuter ce qui fait mal.

En cette période bénie où tout est propice pour cela, nous rencontrons néanmoins une difficulté inattendue. Car si les voiles de l’oubli de qui nous sommes nous ont permis jusque-là d’expérimenter pleinement notre incarnation – et c’était l’objectif -, la levée progressive de ces voiles nous déprogramme du chemin initial. C’est à la fois nécessaire pour notre déconditionnement à l’exercice de l’autorité et à celui de la soumission qui ne sont que les miroirs de nos peurs, mais cela ouvre également une porte vers un égarement possible…

Les voiles qui limitaient jusque-là notre conscience s’amenuisent et révèlent peu à peu, chacun à son rythme, des pans de notre identité au sens large, de notre histoire et du sens de notre existence au sein de l’expérience sur Terre et au-delà. Notre perception dans le linéaire s’éclaire alors que notre verticalité se révèle. L’on prend donc conscience progressivement du caractère illusoire et chaotique des émotions que nous créons au sein de cette matrice et des réalités qu’ainsi nous forgeons dans notre champ d’expérience. C’est nécessaire dans le processus « ascentionnel »  qui nous conduit à notre libération, mais je constate que cela en incite beaucoup, même chez les plus engagés, à rejeter la nécessité d’aller visiter chaque boyau de leur spéléologie personnelle, bref à vouloir se dégager de l’expérience avant d’en avoir extrait la quintessence.

Il est vrai qu’au terme d’un cycle de vies si difficile, si épuisant pour l’âme, à l’aube naissante d’une conscience qui s’élargit, il est plus que tentant de vouloir se dégager de l’expérience humaine avant l’heure, de saisir l’élan nouveau en négligeant les poids qui nous lestent. Peut-on pour autant faire l’économie de notre entier dénuement ? Je ne le crois pas. Pas si notre engagement est absolu d’évoluer au plus loin que nous puissions aller. Pour ceux qui en ont fait le choix avant de naître et qui maintiennent aujourd’hui fermement leur engagement, tout en s’ouvrant à la faveur de l’élan qui nous emporte, il importe de faire feu de tout bois afin d’illuminer nos cavernes les plus sombres, les plus insoupçonnées, les plus inattendues.

Ne vous réfugiez pas dans la solitude en espérant faire cette traversée-là, au contraire, c’est dans le miroir à l’autre que vous avancerez le mieux vers ce que vous n’éclairez pas encore en vous. C’est dans le miroir à l’autre que vous découvrirez les boyaux inattendus dans une grotte que vous pensiez parfaitement connaître. Quels que soient les jugements et les émotions qui vous traversent, ce que l’autre vous renvoie est toujours un message destiné à remuer une boue dans les strates de l’inconscient.

Nous sommes des boîtes à double et triple fond dont nous n’imaginons parfois même pas l’existence tant notre égo blessé les a si bien enfouis. L’inaccessibilité de ces strates est à la hauteur des souffrances qui les ont enterrées. Plus on a eu mal, plus c’est rejeté dans les profondeurs de l’inconscient.

Vous me direz, soit, mais comment atteindre ce dont on n’a pas conscience ? Suivez le chemin de l’émotion, ne la rejetez pas. Et demandez de  l’assistance. On est très aidés…. pour peu qu’on demande cette aide, à nos guides, à notre Moi supérieur, à Dieu, à quelqu’un de confiance, à qui vous voulez qui correspond à votre croyance et à la manière dont vous nommez les choses.

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