Eckhart – Bien, notre invité spécial, c’est quelqu’un dont les livres ont changé la vie d’innombrables personnes partout dans le monde. Il s’appelle Neale Donald Walsch et il est ici pour se joindre à moi ici et maintenant !
Neale – Bonsoir
E – Merci beaucoup d’être venu.
N. – Oh, merci de m’accueillir, Je suis complètement amoureux de toi.
E. – J’aimerais…. – Je n’ai bien sûr pas besoin… – tout le monde est au courant de ses livres et j’ai aussi vu le film « Conversation avec Dieu » et pour ceux qui ne l’ont pas vu, il raconte fidèlement l’histoire de ta vie à cette période où tu t’es mis à écrire.
N. – Oui.
E. – Et c’est un merveilleux film. Maintenant, j’ai envie de te demander, dans un moment, ce qu’est désormais ton message pour le monde. Mais avant, j’aimerais te questionner un peu concernant le processus créatif en toi, en particulier au tout-début, parce que peu de gens sont au courant qu’avant que le premier livre n’arrive à travers toi, Conversation avec Dieu, tu étais sans domicile fixe. Est-ce vrai ?
N. – Oui.
E. – Et tu vivais dans une tente. On le voit dans le film. Et c’était une période où toutes les structures autour de toi que la plupart des gens considéreraient comme nécessaires – ils se diraient : « J’ai besoin de sécurité pour écrire ». Et bien sûr, ça n’est pas le cas. Cela t’est arrivé en pleine insécurité, où les structures autour de toi s’étaient effondrées. Je dirais qu’il y a un lien entre cet élan créatif prodigieux, soudainement survenu à travers toi, et l’effondrement antérieur des structures extérieures de ton environnement. Comment vois-tu ça ?
N. – Tu sais, Eckhart, c’est également mon expérience aussi dans le sens où… mais laisse-moi revenir un peu en arrière, s’il te plaît ! Je ne me suis pas assis pour écrire un livre. Je ne cherchais donc pas à vivre des moments de créativité, ni à faire un livre. Ça ne s’est vraiment pas passé ainsi, faire un livre en sachant à l’avance que ce serait un livre, lu par qui que ce soit, jusqu’à l’arrivée du livre n° 3. Les livres qui sont connus sous le nom livres 1 et 2 dans la cosmologie « Conversation avec Dieu » n’ont pas été écrits en sachant à l’avance qu’ils seraient lus par qui que ce soit, ni avec l’intention de les publier. Ce fut un processus de révélation personnelle, de connexion personnelle. Et ce fut également un processus d’expiation personnelle. C’est-à-dire que je lisais moi-même toutes les pensées que j’avais, la façon dont je pensais la vie, parce que le processus de ma conversation avec Dieu a commencé quand j’ai réalisé que rien dans ma vie ne fonctionnait comme je pensais que c’était supposé fonctionner. Ma relation avec mes proches s’effondrait et celle avec les autres, moins proches, le travail de ma vie était pulvérisé. Je ne faisais rien. J’étais à la rue, au chômage et j’avais une fracture du cou.
Je dois expliquer ça. J’étais à la rue, parce que j’avais eu un accident de voiture dans lequel je me suis cassé le cou. Très peu de gens réchappent à une fracture du cou et en étant indemnes. J’ai beaucoup de chance d’être toujours en vie et beaucoup de chance de ne pas être paralysé, franchement ! Mais j’ai été l’une des rares personnes à avoir un cou fracturé et à s’en être plus ou moins remis par la suite, sauf que pendant environ 2 ans, je ne pouvais pas faire grand-chose. Je ne pouvais pas lever ça. Je ne pouvais pas lever le bras. Je n’étais pas autorisé à étendre le bras. Je pouvais faire très très peu de choses, parce qu’ils voulaient que je sois très prudent avec mon squelette. Je ne pouvais donc rien faire. Et je me suis retrouvé à la rue, parce que l’assurance sociale m’a refusé tout droit.
Et maintenant, me voici finalement assis là. Et j’étais trop fier – je dois dire – pour demander de l’aide aux gens qui m’aimaient. C’était intéressant. J’avais une croyance à cet égard, Je ne voulais pas me montrer mal. Comment aurais-je pu paraître pire que ce que je semblais être? Je ne voulais pas appeler mon père, il se serait précipiter pour m’aider. Mais je ne voulais pas qu’il sache.
Je pensais que je m’en sortirais en quelques semaines. Je peux me débrouiller tout seul. Et quelques semaines se sont transformées en quelques mois et quelques mois en un an.
Les deux semaines se sont changées en un an. Et j’étais à la rue demandant aux gens des pièces et des dollars : « Pourrais-tu me donner une pièce ? Pourrais-tu m’aider ? ». Ensuite je suis devenu si mécontent de moi-même. Et j’ai donc commencé à me demander, parce que j’ai finalement trouvé du travail et j’ai quitté la rue, mais c’est là où les choses deviennent intéressantes. Est-ce que je suis trop long ?
E. – Non, non, c’est super !
N. – C’était quand j’ai quitté la rue, quand j’ai fini par trouver un travail de week-end comme présentateur à la radio. Je gagnais suffisamment pour quitter la rue. Et alors j’étais à nouveau dans la course, à nouveau dans le jeu de la vie, à nouveau dans la pièce de théâtre. Et c’est ce que je réalisai, la vacuité totale de la vie et je me disait : est-ce là vraiment tout ce qu’il y a ? Est-ce cela où je suis revenu ? Pourquoi faire ? Cela n’avait plus de sens pour moi. J’avais l’impression de me retrouver sur une autre planète. Je ne comprenais pas pourquoi on s’inquiétait. Et je me suis donc réveillé une nuit et je me suis demandé. Qu’est-ce qu’il faut faire pour faire que la vie fonctionne? Que se passe-t-il ici? Que se passe-t-il vraiment ici ? Je me posais les éternelles questions que nous nous posons tous. Pourquoi suis-je ici ? Et qui suis-je ? Vous savez, j’ai vraiment supplié Dieu, ma perception de Dieu. Je mendiais la réponse, comme beaucoup d’entre nous ont fait. Et Dieu a été bon avec moi. Elle m’a dit : « Veux-tu vraiment des réponses à toutes ces questions ou es-tu simplement en train de te décharger ? » J’ai dit : « Vous savez, je veux vraiment les réponses si vous les avez. Donnez-les-moi. Là où j’en suis, je cherche vraiment. Cette voix – j’entendais une voix, Eckhart, par-dessus mon épaule droite. La voix était claire, présente, c’était une voix physique. Ce n’était pas une voix dans ma tête. C’était une voix que j’entendais de façon audible dans la pièce, tout près de moi à droite si bien que je me suis retourné pour voir qui était dans la pièce. Il était 4 h un quart du matin. J’étais réveillé au milieu de la nuit, à faire les cent pas. Je me suis alors assis et j’entendais des choses suffisamment clairement que je me suis dit je vais transcrire. Il se trouve qu’il y avait un petit carnet de notes jauni sur la table en face de moi. Je l’ai pris pour écrire juste ce que j’entendais.