par Lilaluz
Le temps rigide est accompli, naît maintenant un temps assoupli,
allongé ou morcelé que chacun consomme à sa manière. Un parallèle se
crée avec l’autorité, puisqu’il n’y a plus vraiment de père, la science
nous ayant affranchis des règles naturelles, la perception de l’autorité
s’en est trouvée transformée. L’autonomie des individus -hypersexués ou
androgynes- est désormais de mise, créant une société à l’apparence
divisée, individualiste, habitée d’égocentriques. Nous nous sentons
libres et nous affirmons nos libertés comme des peuples adolescents,
fiers de nos droits, nous habitons un monde où la sensualité n’est plus
enfermée, ni la virginité imposée : le divorce est à la mode tandis que
Brocante et Recyclage se marient. La parole s’est libérée, notre âme
s’en émerveille bien que tout autour de nous semble mourir
d »indifférence, oublié dans le silence.
A notre insu, presque sans gloire, nous nous sommes habitués à
communier en émotions collectives et, autour du monde, des liens se
tissent d’amitié. La conscience qui est née, nous rend forts et
résistants aux énergies qui s’archivent en nous par force. Les chaînes
psychiques de l’autoritarisme se sont effacées et désormais chacun fait
ce qui lui plaît, mais nos désirs se sont pris les pieds dans des
chaînes nouvelles, chargées d’images déversées en illimité par des
écrans opaques gélifiés ; la présence des mondes financiers s’installe
dans l’intimité des foyers. L’image est devenue notre mère toute
puissante, guérisseuse ou perverse ; nous en sommes les nourrissons
dépendants. Sachant que l’on ne partage que ce qui vit en soi, vous
savez maintenant que les images sont les seules vérités sur lesquelles
s’appuient nos choix. Nous sommes le produit de ce monde, lui-même issu
de collectifs sans voix.
Pendant que meurt la vision ancienne de la masculinité, que le
bavardage remplace le temps des véritables choix, s’éffondrent en masse
des établissements, des collectivités, des administrations et tout ce
qui donne corps à la nation telle qu’elle s’est imaginée. L’énergie en
revanche se ressent, elle prend corps et sang, continue de reconnecter
les gens à leur sensibilité voilée. Au premier abord, on peut croire que
les gens sont devenus indifférents les uns aux autres, émus seulement
par leurs écrans sensibles, donnant à chacun le contrôle tactile sur sa
destinée. Mais peu à peu, les peuples se laissent envahir par les
palpitations du monde dans leurs sentiments, leur cœur est lié au «
cloud » géant du subconscient.
L’Ai-je écrit déjà ? Dans les replis du temps, le ressac de cette
danse donne le tournis. On pense que l’on meure sur cette planète, que
tout est fini pourtant déjà on se réjouit avec d’autres atours : de
nouveaux danseurs s’ajoutent chaque jour, débarqués de lointaines
contrées dévastées. On a vendu la terre en morceaux, chaque élément
naturel est conditionné en bouteille : air, feu, eau, aucun métal
n’est épargné, les roches autant que les organes ou les membres sont
divisibles, reproductibles, jetables comme des poupées. Les robots ont
ce défaut qu’ils ne consomment ni services ni biens, mais personne
encore ne l’a compris. Pour l’instant, rien de visible qui ne soit
dépeçable, étiquetable : l’Argent comme la Raison se sont imposées en
Maîtres devant toutes les autres formes de vies.
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