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jeudi 10 octobre 2013

De la Décadence à l’Emergence de l’Autre monde

Publié par le 10 oct, 2013 sous RÉFLEXION

visage_yin_yang-1par Lilaluz

Le temps rigide est accompli, naît maintenant un temps assoupli, allongé ou morcelé que chacun consomme à sa manière. Un parallèle se crée avec l’autorité, puisqu’il n’y a plus vraiment de père, la science nous ayant affranchis des règles naturelles, la perception de l’autorité s’en est trouvée transformée. L’autonomie des individus -hypersexués ou androgynes- est désormais de mise, créant une société à l’apparence divisée, individualiste, habitée d’égocentriques.  Nous nous sentons libres et nous affirmons nos libertés comme des peuples adolescents, fiers de nos droits, nous habitons un monde où la sensualité n’est plus enfermée, ni la virginité imposée : le divorce est à la mode tandis que Brocante et Recyclage se marient. La parole s’est libérée, notre âme s’en émerveille bien que tout autour de nous semble mourir d »indifférence, oublié dans le silence.

A notre insu, presque sans gloire, nous nous sommes habitués à communier en émotions collectives et, autour du monde, des liens se tissent d’amitié. La conscience qui est née, nous rend forts et résistants aux énergies qui s’archivent en nous par force. Les chaînes psychiques de l’autoritarisme se sont effacées et désormais chacun fait ce qui lui plaît, mais nos désirs se sont pris les pieds dans des chaînes nouvelles, chargées d’images déversées en illimité par des écrans opaques gélifiés ; la présence des mondes financiers s’installe dans l’intimité des foyers. L’image est devenue notre mère toute puissante, guérisseuse ou perverse ; nous en sommes les nourrissons dépendants. Sachant que l’on ne partage que ce qui vit en soi, vous savez maintenant que les images sont les seules vérités sur lesquelles s’appuient nos choix. Nous sommes le produit de ce monde, lui-même issu de collectifs sans voix.

Pendant que meurt la vision ancienne de la masculinité, que le bavardage remplace le temps des véritables choix, s’éffondrent en masse des établissements, des collectivités, des administrations et tout ce qui donne corps à la nation telle qu’elle s’est imaginée. L’énergie en revanche se ressent, elle prend corps et sang, continue de reconnecter les gens à leur sensibilité voilée. Au premier abord, on peut croire que les gens sont devenus indifférents les uns aux autres, émus seulement par leurs écrans sensibles, donnant à chacun le contrôle tactile sur sa destinée. Mais peu à peu, les peuples se laissent envahir par les palpitations du monde dans leurs sentiments, leur cœur est lié au « cloud »  géant du subconscient.

L’Ai-je écrit déjà ? Dans les replis du temps, le ressac de cette danse donne le tournis. On pense que l’on meure sur cette planète, que tout est fini pourtant déjà on se réjouit avec d’autres atours : de nouveaux danseurs s’ajoutent chaque jour, débarqués de lointaines contrées dévastées. On a vendu la terre en morceaux, chaque élément naturel  est conditionné en bouteille :  air, feu, eau, aucun métal n’est épargné, les roches autant que les organes ou les membres sont divisibles, reproductibles, jetables comme des poupées. Les robots ont ce défaut qu’ils ne consomment ni services ni biens, mais personne encore ne l’a compris. Pour l’instant, rien de visible qui ne soit dépeçable, étiquetable : l’Argent comme la Raison se sont  imposées en Maîtres devant toutes les autres formes de vies.

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