Me
 voilà donc de retour sur l’onde au terme d’une exploration de quelques 
mois en mon humanité. Comme beaucoup en ce moment, j’ai donné un coup de
 pied dans la fourmilière de ma vie mû par l’irrésistible désir de mon 
âme d’évoluer au-delà de mes acquis ou devrais-je dire de l’illusion de 
mes acquis. Car n’oublions pas que nos vérités sont toujours des 
croyances éphémères, en science comme en spiritualité, qui ne demeurent 
que jusqu’au moment où l’expérience nous ouvre une nouvelle porte.
Cette épée dont j’avais parlé dans mon dernier article,
 cette vérité que nous poursuivons indiciblement dans les méandres de 
nos vies, cette vérité que dans la sincérité de notre engagement nous 
appelons à nous, exige d’avoir le courage de tout remettre en question 
de la surface aux tréfonds de notre être, de notre vie. Comme je l’avais
 alors dit, l’épée tranche, mais aussi guérit.
La
 guérison ne peut se faire que dans l’engagement absolu et courageux 
d’aller tout voir en soi, dans la volonté de transmuter ce qui fait mal.
En
 cette période bénie où tout est propice pour cela, nous rencontrons 
néanmoins une difficulté inattendue. Car si les voiles de l’oubli de qui
 nous sommes nous ont permis jusque-là d’expérimenter pleinement notre 
incarnation – et c’était l’objectif -, la levée progressive de ces 
voiles nous déprogramme du chemin initial. C’est à la fois nécessaire 
pour notre déconditionnement à l’exercice de l’autorité et à celui de la
 soumission qui ne sont que les miroirs de nos peurs, mais cela ouvre 
également une porte vers un égarement possible…
Les
 voiles qui limitaient jusque-là notre conscience s’amenuisent et 
révèlent peu à peu, chacun à son rythme, des pans de notre identité au 
sens large, de notre histoire et du sens de notre existence au sein de 
l’expérience sur Terre et au-delà. Notre perception dans le linéaire 
s’éclaire alors que notre verticalité se révèle. L’on prend donc 
conscience progressivement du caractère illusoire et chaotique des 
émotions que nous créons au sein de cette matrice et des réalités 
qu’ainsi nous forgeons dans notre champ d’expérience. C’est nécessaire 
dans le processus « ascentionnel »  qui nous conduit à notre libération,
 mais je constate que cela en incite beaucoup, même chez les plus 
engagés, à rejeter la nécessité d’aller visiter chaque boyau de leur 
spéléologie personnelle, bref à vouloir se dégager de l’expérience avant
 d’en avoir extrait la quintessence.
Il
 est vrai qu’au terme d’un cycle de vies si difficile, si épuisant pour 
l’âme, à l’aube naissante d’une conscience qui s’élargit, il est plus 
que tentant de vouloir se dégager de l’expérience humaine avant l’heure,
 de saisir l’élan nouveau en négligeant les poids qui nous lestent. 
Peut-on pour autant faire l’économie de notre entier dénuement ? Je ne 
le crois pas. Pas si notre engagement est absolu d’évoluer au plus loin 
que nous puissions aller. Pour ceux qui en ont fait le choix avant de 
naître et qui maintiennent aujourd’hui fermement leur engagement, tout 
en s’ouvrant à la faveur de l’élan qui nous emporte, il importe de faire
 feu de tout bois afin d’illuminer nos cavernes les plus sombres, les 
plus insoupçonnées, les plus inattendues.
Ne
 vous réfugiez pas dans la solitude en espérant faire cette 
traversée-là, au contraire, c’est dans le miroir à l’autre que vous 
avancerez le mieux vers ce que vous n’éclairez pas encore en vous. C’est
 dans le miroir à l’autre que vous découvrirez les boyaux inattendus 
dans une grotte que vous pensiez parfaitement connaître. Quels que 
soient les jugements et les émotions qui vous traversent, ce que l’autre
 vous renvoie est toujours un message destiné à remuer une boue dans les
 strates de l’inconscient.
Nous 
sommes des boîtes à double et triple fond dont nous n’imaginons parfois 
même pas l’existence tant notre égo blessé les a si bien enfouis. 
L’inaccessibilité de ces strates est à la hauteur des souffrances qui 
les ont enterrées. Plus on a eu mal, plus c’est rejeté dans les 
profondeurs de l’inconscient.
Vous me
 direz, soit, mais comment atteindre ce dont on n’a pas conscience ? 
Suivez le chemin de l’émotion, ne la rejetez pas. Et demandez de  
l’assistance. On est très aidés…. pour peu qu’on demande cette aide, à 
nos guides, à notre Moi supérieur, à Dieu, à quelqu’un de confiance, à 
qui vous voulez qui correspond à votre croyance et à la manière dont 
vous nommez les choses.

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