mercredi 21 mai 2014

La marginalité peut représenter un atout



La marginalité décrit l’état d’une personne qui vit en retrait de la société organisée, faute de pouvoir s’y intégrer, de pouvoir s’y adapter ou d’accepter de se soumettre à ses normes.  Ce n’est pas de tout repos pour un être de la troisième dimension que de se retrouver dans ce genre de situation, sauf qu’il peut y trouver des avantages de nature à renforcer sa confiance en lui et son estime de lui-même.  L’être marginal, c’est un être qui accepte d’assumer son originalité propre, ce qui le distingue des autres et le rend d’autant plus rare et précieux.  Il aide à ébranler les normes trop strictes à rompre la monotonie et à garder le monde en évolution.

De tous temps, les sociétés ont écarté (ostracisé) un individu ou un groupe parce que, pour des raisons qui leur semblaient très justifiables, à leur époque, leur présence représentait une menace pour le tissu social.  Si le phénomène a toujours existé, les exclus ont varié avec les âges, du fait que les valeurs sur lesquelles reposent les sociétés n’ont cessé d’évoluer. Ainsi, dans les sociétés tribales, le sorcier ou «sourcier», le «trouveur de sources», soit le «chercheur spirituel» a toujours représenté un personnage éminent, craint, mais révéré, tandis que les sorcières d’Europe occidentale et d’Amérique ont, souvent, fini sur le bûcher ou autrement.

En général, pour décrire un arc-en-ciel, les gens lui attribuent les couleurs du spectre, soit : le rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo, le violet et, parfois, le mauve, selon qu’ils parlent de gamme ou d’octave chromatique.  En cela, le mauve permet de ramener la spirale dans le cercle par la fusion de la première et de la dernière couleur, le rouge et le violet.  Car le mauve, ce n’est jamais que du violet comprenant une plus forte nuance de rouge.  Il s’agit là des couleurs facilement perceptibles par l’œil humain.  Mais tous conviendront, par leur propre expérience, que chaque couleur comporte bien des nuances.  Même que, si on veut donner un chiffre rond, il est probable que le spectre chromatique de la troisième dimension comprenne cent quarante-quatre mille nuances, chacune détenant, malgré sa rareté ou sa faiblesse apparente, son rôle spécifique.  Chacune de ces nuances finit par donner une réalité particulière dans la réalité concrète.  Car, dans l’ordre de la Manifestation universelle, l’Essence divine de l’Absolu se fait Énergie cosmique qui se fait tour à tour lumière, son, chaleur, gaz, liquide et matière.  Comme l’ont précisé les Anciens Sages, l’Essence spirituelle représente l’Éther ou l’Espace, la substance subtile omniprésente qui remplir tous les interstices et qui s’exprime par les éléments air, feu, eau et terre.

Dans un système où l’Absolu veut se connaître parfaitement ou valider tous ses concepts relatifs à sa Réalité éternelle, en se faisant le Sujet qui s’observe lui-même, devenant son propre Objet, il s’exprime par des réalités apparemment bien cloisonnées, qui ne le sont pourtant pas, puisque les interstices y sont remplis par ses nuances les plus subtiles et les plus ténues.  Ainsi, jamais il ne pourrait être affirmé que Dieu ne s’exprime par des opposés apparents diamétralement opposés, mais parfaitement compatibles et complémentaires.  Dieu s’exprime par les extrêmes du spectre, mais il s’exprime tout autant par toutes les nuances intermédiaires.  De ce fait, dans son Système parfait, il justifie l’existence de toutes les nuances qui, par leur rareté, apparaissent erratiques.  Par la force des choses, mieux un être accepte et assume sa marginalité, mieux il rend service au Créateur, forçant les autres, présumément plus normaux, à s’ouvrir l’esprit et le cœur, à accueillir toutes les réalités avec la même conscience amoureuse.  Dans ce contexte, même l’excentricité et l’extravagance peuvent avoir du bon, si ces états amènent à s’opposer aux usages reçus dans ce qu’ils ont de trop rigide et de stagnant.